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Endométriose
Définitions La définition de l’endométriose est histologique : présence de glandes ou de stroma endométrial en dehors de l’utérus. C’est une maladie multifactorielle, résultant de l’action combinée de facteurs génétiques et environnementaux, et de facteurs liés aux menstruations. L’endométriose nécessite une prise en charge lorsqu’elle a un retentissement fonctionnel (douleur, infertilité) ou lorsqu’elle entraîne une altération du fonctionnement d’un organe. Évolution de l’endométriose Les données ne sont pas en faveur d’une progression de l’endométriose au fil du temps, que ce soit en termes de volume ou de nombre des lésions. En l’absence de symptômes, il n’y a pas lieu de faire une surveillance systématique par imagerie des patientes traitées pour endométriose. Endométriose et dépistage L’endométriose n’a pas systématiquement de conséquences pathologiques et peut être observée chez des femmes indolores et fertiles.
En conséquence :
● il n’y a pas lieu de faire un dépistage de l'endométriose dans la population générale ;
● il n’y a pas lieu de faire un dépistage dans des populations à risque augmenté, que ce soit sur des facteurs génétiques (endométriose chez une apparentée) ou sur des facteurs de risques menstruels (volume menstruel augmenté, cycles courts, premières règles précoces). Endométriose et cancer Le lien causal entre endométriose et cancer de l’ovaire n’est pas démontré. Il n’y a donc pas lieu de faire un dépistage du cancer de l'ovaire chez les patientes souffrant d'une endométriose.
DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS Prise en charge de l’endométriose – Démarche diagnostique et traitement médical
Les principaux symptômes évocateurs et localisateurs de l’endométriose sont :
● les dysménorrhées intenses : évaluées par une intensité de 8 ou plus, un absentéisme fréquent, ou une résistance aux antalgiques de niveau 1 ;
● les dyspareunies profondes ;
● les douleurs à la défécation à recrudescence cataméniale ;
● les signes fonctionnels urinaires à recrudescence cataméniale ;
● l’infertilité. Il n’y a pas lieu de rechercher une endométriose en cas de dysménorrhée isolée et contrôlée par une contraception hormonale, sans autre symptôme douloureux ni souhait de grossesse immédiat.
Douleur associée à l’endométriose En cas de consultation pour douleurs pelviennes chroniques ou suspicion d'endométriose, il est recommandé de :
● évaluer la douleur (intensité, retentissement) ;
● évaluer la qualité de vie ;
● rechercher les symptômes évocateurs et localisateurs de l'endométriose.
Évaluation de la douleur :
● utiliser une échelle pour mesurer l'intensité de la douleur ;
● rechercher une symptomatologie évocatrice de sensibilisation : la manifestation des symptômes douloureux est variable d’une femme à l’autre et l’endométriose peut être associée à une modification des seuils douloureux.
Examen gynécologique Faire un examen gynécologique orienté (si possible) incluant l’examen du cul-de-sac vaginal postérieur, à la recherche de signes évocateurs :
● visualisation de lésions bleutées à l’examen au spéculum du vagin ;
● palpation de nodules au niveau des ligaments utérosacrés ou du cul-de-sac de Douglas ;
● douleur à la mise en tension des ligaments utérosacrés ;
● utérus rétroversé ;
● annexes fixées au toucher vaginal.
Les examens de première intention sont :
● l’examen clinique (gynécologique si possible) ;
● l’échographie pelvienne. L’échographie pelvienne et l’IRM pelvienne ont des performances similaires pour le diagnostic d’endométriome.
Le diagnostic d’endométriome (endométriose ovarienne) doit être posé avec prudence après la ménopause pour ne pas méconnaître une tumeur maligne. En cas de masse ovarienne indéterminée (non typique d’endométriome) visualisée en échographie : faire une IRM pelvienne et/ou une nouvelle échographie par un expert. En cas de diagnostic d’endométriome : rechercher une endométriose profonde associée.